Araujia sericofera
n’est pas une plante carnivore, mais elle n’en est pas moins intéressante, car
elle aussi capture des insectes. Facile à obtenir et à conserver elle mérite
certainement une petite place à côté de nos carnivores. Lors d'une visite, dans
le Gers, au jardin carnivore de Jean-Jacques Labat, celui-ci a présenté le pied
d’ Araujia..
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qui trône à l’entrée de la salle d’accueil s’accrochant à une pergola. Après ses
explications à propos des mœurs surprenantes de la plante, je décidais d’en
savoir un peu plus. Je connaissais la plante de nom, mais je n’ y avais jamais
vraiment prêté attention et quelques recherches sur Internet me donnèrent envie
de la cultiver. C’est un ami qui me donna un pied « sauvage » prélevé dans son
jardin. Il possédait en effet un gros Araujia qui avait complètement envahi un
figuier en arrivant même à étouffer quelques branches. Il dut se résoudre à le
sacrifier, mais quelques graines disséminées par le vent ont germé et lui ont
permis de conserver la souche. C’est une plante grimpante ou plutôt un petit
arbuste lianiforme qui peut atteindre plusieurs mètres de long. Les pousses
vigoureuses s’accrochent à tout ce qu’elles trouvent comme les glycines. Les
tiges, à l’instar des ficus, laissent écouler un suc laiteux lorsqu’elles sont
coupées ou entaillées. La plante développe des feuilles vertes semi-persistantes
ou persistantes, opposées et de forme elliptique qui mesure jusqu’à 10 cm de
long. Le dessus est vert alors que la face inférieure est glauque et duveteuse.
Des fleurs de 3 à 5 cm de diamètre apparaissent à partir du mois de juillet.
Elles sont blanches, veinées de rose plus ou moins foncé aux pétales fusionnés.
Très parfumées, elles produisent jusqu’à la fin septembre beaucoup de nectar.
Les fruits oblongs, vert clair, paraissent très gros par rapport à la plante.
D’aspect feutré, ils contiennent les graines à plumeaux soyeux à l’origine du
non de la plante. Araujia sericofera apparaît souvent spontanément et peut se
naturaliser sous les climats favorables des régions côtières du sud et sud-ouest
de la France ce qui pourrait, parait-il, engendrer la raréfaction de certaines
espèces d’insectes……….. Facile à cultiver, en grand pot ou directement en pleine
terre, elle supporte les petites gelées, la chaleur et la sécheresse relative.
Elle semble s’adapter parfaitement à tous les substrats drainants et apprécie
l’apport d’engrais. Contrairement aux plantes carnivores, ce sont les fleurs qui
capturent les insectes et uniquement dans un but de pollinisation. La corolle de
la fleur est constituée en son centre d’une petite pince fonctionnant comme un
petit « piège à loups ». Deux sacs contenant le pollen sont accrochés aux
extrémités de cette pince. Les insectes, attirés par l’odeur et le nectar qui
coule abondamment, finissent par toucher la pince qui se referme sur la partie
qui l’a effleurée. La patte pour les abeilles, guêpes et frelons ou la trompe
pour les papillons. Seuls les gros insectes sont capables de se libérer en
arrachant le piège, entraînant dans leur fuite la pince et ses deux sacs
assurant ainsi la pollinisation de la fleur suivante butinée. Les papillons et
principalement les Moro, payent un lourd tribut à Araujia. Il leur est
impossible de se défaire du piège et meurent d’épuisement, suspendus à la fleur
par la trompe, terminant tristement leur longue migration du sud de l'Europe. Il
est surprenant que seuls les gros insectes puissent féconder cette plante.
Peut-être que les plus petits ne seraient pas capables de transporter le poids
de la pince et de ses deux sacs ?
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